Mercredi 4 Avril 2007, à Poitiers, un grand animateur du syndicalisme français est venu en tant que candidat à l'élection présidentielle.
Outre que l'ambiance du salon de Blossac lors de cette soirée ne ressemblait à aucune autre parmi les rassemblements autour de candidats (je suis allé voir Sarko et Olivier Besancenot), outre que la parole était donnée à tous les intervenants voulant participer, c'est-à-dire indépendamment du fait que le fond de cette rencontre publique étaient extraordinaire et sans équivalent, la forme était encore plus thaumaturgique ! Le miracle de cette soirée est de ce rendre compte qu'un autre monde existe déjà, que l'on est pas forcé de vivre comme nous l'impose le libéralisme et les personnages politiques majeurs.
Des groupes locaux engagés au joueur d'orgue de barbarie, des bières de régions aux fromages du Poitou, du rural au local en passant par un débat de fond sur l'administration nationale, tous ce soir-là savaient que tôt ou tard les choses changeront.
Ma véhémence l'emporte probablement sur l'objectivité, mais ne criez pas haro sur le baudet poitevin que je suis, je laisse libre chacun de se faire son opinion sur l'ami José Bové et pour revenir à plus d'exactitude, je vais maintenant vous parler de ce pour quoi j'ai ouvert ce nouvel article.
Monsieur Pierre Coutos-Thevenot, professeur à l'université de Poitiers dans le laboratoire de biologie végétale
Transport des Assimilats, travaille sur des plants de vigne OGM. Il nous a fait quelques cours sur les biotechnologies OGMs et ayant travaillé pour Monsento, j'ai malheureusement peur que son jugement soit quelque peu frelaté.
Bref, que ce soit pour les OGMs ou les engrais, il nous affirma plusieurs choses que j'ai vérifié puis démanti comme par exemple l'entière biodégradabilité de l'engrais
Round Up ou encore le fait que monsieur Joseph Bové père travaillerait sur les OGMs et que la lutte de Joseph Bové fils serait un réglement de compte familliale.
C'est de cette dernière chose dont je veux vous entretenir.
Ayant un gros doute sur la véracité des faits, je recherchai sur internet les travaux de Joseph Bové Père, professeur émérite de l'université Bordeaux II travaillant sur les maladies des agrumes. Dans aucun texte sérieux (C'est-à-dire en mettant de côté les nombreux ragots qui circulent sur internet et dans les têtes des professeurs de fac) je n'ai trouvé de trace d'OGMs dans les recherches de ce monsieur.
De plus ayant discuté personnellement avec José mercredi dernier, je lui ai clairement demandé si son père avait travaillé sur les OGMs. Sa réponse fût claire : "Mon père n'a jamais travaillé sur les OGMs". Il m'indiqua que cette information était l'oeuvre d'un journaliste peu consciencieux et que son père l'avait démenti dans un numéro du
Monde.
Mais, me direz-vous, quand il s'agit de Sarko, tu veux des preuves concrètes et là tu croirais sur paroles cet homme ?
Et vous avez raison. Je n'ai aucine animosité contre José Bové, bien au contraire et contrairement à Sarko, mais je souhaite tout de même pouvoir voir de mes yeux cet article du
Monde. Si quelqu'un peut me l'indiquer car je ne l'ai pas trouvé.
De plus j'ai, hier, Sextidi 16 Germinal 215
(mercredi 5 avril 2007), envoyé un courriel directement à l'intéressé, en espérant qu'il me réponde et m'éclaircisse.
Le voici :
Objet : Politique et OGM
Poitiers, le 5 avril 2007,
Monsieur Bové,
Etudiant en biologie à l'université de Poitiers et intéressé par la politique, je vous écris parce qu'une rumeur me tourmente :
Durant les études universitaires, certains professeurs nous font souvent l'apologie des OGMs sans vraiment utiliser d'arguments valables, je pense en particulier à Monsieur Pierre Coutos-Thévenot chercheur au laboratoire "Transport des Assimilats" du bâtiment de botanique de la faculté de Poitiers qui semble vous connaître. Je n'ai aucun appriori sur les transformations génétiques et voulant me faire une opinion, j'ai écouté de la même manière le camp adverse anti-OGM dont les arguments ne sont souvent pas plus brillants.
Ma question, vous vous en doutez, concerne donc des arguments contradictoires entendus à votre égard d'une part dans la presse et dans les amphithéâtres de biologie et d'autre part sur internet et de la bouche de votre fils ; la voici :
Vos recherches sur les mycoplasmes et les maladies du greening et du stubborn, sur le séquençage du génome de Spiroplasma citri ainsi que dans d'autres domaines dont les informations m'auraient échappées vous ont elles mené à utiliser ou créer des OGMs au sens juridique du terme (directive européenne 2001/18/CE) ?
J'espère qu'en m'adressant directement à la personne concernée, la vérité pourra enfin m'être connue et qu'ainsi les informations des journaux et des sites internet pour lesquelles j'ai une confiance toute relative puissent être corrigées, si erreur il y a.
J'essaye en vérité d'appliquer la rigueur scientifique des arguments — comme vous l'avez très justement décrite dans votre interview du 17 novembre 1998 : "Il faut s’abstenir de publier des résultats erronés ou allant au-delà de ce qui a vraiment été prouvé. Il faut veiller toujours à bien séparer les faits établis de ce qui ne relève que de la spéculation." — aux débats politiques qui fleurissent en cette période électorale.
Je me doute que vous devez recevoir régulièrement des courriels de cet acabit qui, le temps aidant, finissent par vous agacer mais j'espère malgré tout avoir été le plus sincère possible et que vous prendrez le temps de me répondre.
Je me tiens à votre disposition pour de plus amples renseignements,
Très cordialement,
Sébastien Olalde,
Etudiant en deuxième année de licence à l'université de Poitiers.
Bien entendu, en cas de réponse, je vous préviendrai aussitôt.
Si l'une ou l'un d'entre vous possède des renseignements sérieux sur cette interrogation, je la remercie par avance de participer à ce sujet ou de me communiquer par quelque moyen que ce soit ses sources !