Bien bien bien, comme il est dit dans le sujet sur
Zédral, il faut rappeler ce qu'est l'
eutrophisation. C'est tout simplement la négation du proverbe
"abondance de bien ne nuit pas", puisque dans ce cas, trop de bien nuit.
Explication en 3 étapes :
Prenons un lac, ou autre plan d'eau. Qu'y voit-on ? de l'eau douce, des plantes et des animaux. C'est un lac
oligotrophe, c'est-à-dire pauvre en éléments nutritifs. Il contient donc peu d'azote et de phosphore, peu de phytoplancton et beaucoup d'oxygène jusqu'au fond du lac. L'eau est limpide et les végétaux autour rares.
Mais le temps passe, les petits poissons meurent, ce qui augmente la quantité de bactéries responsables de la minéralisation de la matière organique morte. En clair : plein de chair morte entrîne plein d'azote et de phosphore. Il y a de moins en moins de salmonidés (truites...) et de plus en plus de cyprinidés (carpes...). Petit à petit l'oxygène n'atteint plus le fond du lac, il y a de plus en plus de vase où la décomposition devient anaérobie. C'est la phase d'
eutrophisation : il y a beaucoup de matière organique qui s'accumule et entraine la création de composés toxiques.
--promenons-nous le long du Clain, pendant que le loup n'y est pas... -- Et c'est parti, tout s'enraye : peu d'oxygène entraîne des décompositions anaérobies, qui empêchent l'oxygène et caetera... Le lac est vraiment trouble, la photosynthèse se ralentit. Le milieu devient abiotique. Les composés toxiques s'accumulent. Trop de composés nutritifs entraîne la prolifération incontrôlée de végétaux (dont les nénuophars !) et de phytoplancton, mais comme il n'y a plus de prédateurs ils s'accumulent. La biomasse morte fait mourir les bactéries qui les dégradent d'indigestion. Ca fermente, ça libère de l'ammoniac, de l'hydrogène sulfuré... Bref, ça pue. C'est la
dystrophisation.
Il faut savoir que c'est une phase tout à fait naturelle et dans l'ordre des choses, mais le lessivage des terres fertilisées accélère l'enrichissement de l'écosystème en nutriments, donc son eutrophisation. Il y a donc (sortez les mots longs qui en jettent) une
eutrophisation d'origine anthropique, dûe surtout au rejet d'engrais dans les plans d'eau, et une eutrophisation naturelle, qui conduit le plus souvent à la mort du lac. Du coup, on a une tourbière où poussent des végétaux des lieux humides, remplacés au fur et à mesure par des arbres, une forêt... (eh oui, c'est beau la nature !)Et voici une photo de notre cher Clain, verdâtre et ornementé de nénuphars. Je pense qu'il est en phase d'eutrophisation, mais ne le lui dites pas il pourrait se vexer. sources : les cours de L1, revus et abrégés par mes mots. Si ça ne vous plaît pas je vous invite à lire un gros bouquin compliqué mais ça ne sera pas plus utile
(pourquoi ? vous souhaitez en faire votre métier ou juste avoir une vague idée de comment ça marche ?)