L'ennui quand on possède une liste de livres/auteurs à lire, c'est qu'on ne les trouve jamais. Du moins pas dans les bibliothèques que je fréquente (j'ai jamais vu une bibliothèque plus mal fournie que celle de la rue B., dans le 5e). Alors à la place, on flâne dans les rayons en cherchant un titre accrocheur, puisqu'on n'a pas d'autre repère (et que les bibliothécaires ne sont pas des gens avenants). Mais bien souvent, c'est comme au restaurant, le "prince des mers dans sa délicate robe de dentelle" s'avère n'être qu'une sardine à l'huile ("les dingodossiers" de Gotlib, pour l'allusion).
Sauf que parfois, on déniche des perles. Tel fut le cas, à mon avis, de ma découverte de Andreï Kourkov, avec son "Pingouin" tout d'abord, puis le retour dudit animal dans "Les pingouins n'ont jamais froid". Il a également écrit "Laitier de nuit", dont j'ai aperçu la couverture dans le métro, et bien d'autres romans que je vais tâcher de dévorer vite fait.
Andreï Kourkov est Ukrainien, on s'en serait douté car le héros des deux romans comportant le pingouin vit à Kiev, et que les paysages décrits, tant quand il voyage en ex-URSS que chez lui en Ukraine sont très détaillés.
Outre le fait de décrire une contrée merveilleuse (à L'Est, tout est beau, non ?) et un style de vie particulier (l'ex-URSS après la chute du communisme, ça a l'air spécial), l'auteur a le chic pour pondre des situations rocambolesques.
Si vous ne le lisez pas pour l'ambiance mafieuse, les magouilles et les mystères qui planent entre les lignes, lisez-le pour les incongruités qui semblent tout à fait normales. Cette façon d'écrire m'a un peu fait penser aux tribulations de la famille Malaussène de Pennac, à qui il arrive n'importe quoi, surtout le pire, sans qu'ils l'aient cherché et sans qu'on s'en étonne.
Dans "Le pingouin", vous pourrez donc apprendre comment on peut se retrouver avec un pingouin comme animal domestique, quel métier peut faire ce même animal, comment passer Noël dans une datcha et se faire des "amis" qui vous veulent du bien à leur façon.
Dans "les pingouins n'ont jamais froid", on s'aperçoit dans quelle épaisseur de magouille mafieuse trempent la plupart des protagonistes, on apprend que les Tchétchènes sont des hommes de parole et l'on suit la création d'une équipe de bras-de-fer en compétition.
Bon voyage !